Toy : David Bowie ouvre son coffre à jouets

Par Bane

BONNE ANNÉE, LES AMIS !

En ce maussade mois de janvier, l’un des plus grands artistes de l’histoire de la musique fait son retour dans les bacs (et sur les plateformes). En effet, ce 7 janvier, sortait le nouvel album de David Bowie : Toy.

Une pochette dégueulasse. Et les pixels ne viennent pas de moi. Je vous jure que c’est sur la vraie pochette du vrai CD…

Mais, me diras-tu si tu ne vis pas dans une grotte, il est mort, Bowie ! Eh oui, semble-t-il. Et il n’est pas revenu à la vie, à mon grand dam. Mais que veux-tu, les maisons de disques sont assises sur un puits sans fond de pognon potentiel -il n’y a qu’à voir le nombre de lives inédits publiés depuis la mort du chanteur- et elles comptent bien se faire un peu de maille facile. Cela dit, aussi hypocrite que ça puisse paraître, si ça peut nous permettre d’avoir de la nouveauté, je ne crache pas dessus.

Point rapide sur les ressorties depuis 2016 : un remaster intégral de l’album The Man Who Sold The World avec sa pochette et son titre prévus à l’origine et moult lives, notamment plusieurs issus des tournées des années 90 du bonhomme, ce qui est plutôt chouette tant cette période de la carrière du chanteur est trop souvent ignorée… Tout cela sans parler des magnifiques box, compilant les albums et des bonus bien sentis, bon sang, si je pouvais remonter le temps, je me les prendrai toutes à leur sorties (leur prix actuel frise le ridicule).

Mais revenons à Toy. Qu’est-ce donc ? Un bête remaster ? Une compile d’inédits, piochés ici et là, comme ont pu le faire les ayants droit sur les deux albums posthumes de Michael Jackson ? Que nenni ! Mais c’est là que ça se complique…

Toy est un album qui avait été enregistré courant 2000. Il était prêt, pochette immonde comprise, et devait sortir. Sauf que son label de l’époque, Virgin, ne la sent pas et ne sort pas l’album. À la suite de ça, Bowie se tire de chez Virgin, fonde son label personnel et se met à bosser sur un nouvel album. Toy reste donc dans les cartons, depuis déjà plus de vingt ans. Mais c’était quoi, du coup, Toy ? C’était un réenregistrement (et ré-arrangement total, soyons clairs) de titres composés et chantés par Bowie dans les années 60, avant qu’il ne soit connu. Une douzaine de chansons, jamais publiées en bonne et due forme, que le grand David et sa bande de l’époque (notamment la fantabuleuse bassiste/choriste Gail Ann Dorsey, bon sang, je l’adore, écoutez-la chanter Under Pressure avec Bowie sur le live A Reality Tour, elle est exceptionnelle) se sont amusés à revisiter, pour les actualiser sans trop les trahir.

Donc, en résumé… Toy est un album pas sorti en 2000, composé de titres pas sortis dans les 60’s ! Je t’avais dit que ce serait compliqué ! Mais voilà, en 2021, la maison de disques a eu l’idée d’enfin publier l’album, au grand bonheur des fans (donc de moi). Pour être honnête, l’album n’est pas exactement sorti en ce mois de janvier, mais en novembre dernier, dans la grosse box A Brilliant Adventure, qui regroupait moult travaux de Bowie sortis entre 1992 et 2000. Si vous voulez me l’offrir pour mon anniversaire, je ne dis pas non, d’ailleurs. L’album est donc écoutable depuis novembre si vous passer par les plate-formes, chance que je n’ai pas saisie, voulant garder la surprise.

Comme une espèce de débile mental, j’ai acheté l’objet sans réfléchir, sans l’avoir écouté et…. aucun regret ! Si la pochette pourrait donner envie de vomir à n’importe qui (ce qui n’est pourtant que rarement le cas avec Bowie), le contenu est tout à fait plaisant ! Loin d’une bête envie passéiste de proposer du vieux, Toy est en fait un excellent album pop-rock teinté 60’s, mais résolument à sa place dans les années 2000.

À part peut-être Silly Boy Blue, qui traîne un peu en longueur, l’album se tient bigrement bien. Sa variété fait qu’il n’est jamais chiant, mais jamais trop bordélique. On a de la pop-rock bien fichu (I Dig Everything), une jolie ballade (Shadow Man) mais aussi des bons rocks bien rythmés comme on aime (Let Me Sleep Beside You ou Can’t Help Thinking About Me) ou des trucs presque « country/blues » (Baby Loves That Way). Très bigarré, donc, mais pas trop. Juste ce qu’il faut de variété pour s’amuser.

Mention spéciale aux deux singles choisis par le label, qui s’avèrent être mes titres préférés du disques : You’ve Got A Habit Of Leaving, ultra-méga 60’s avec chœurs un peu kitsch et grosses mélodies, les fans des Beach Boys et consorts seront sans doute ravis et, surtout, l’excellente Karma Man, toujours très 60’s mais avec des petites notes de clavecin du plus bel effet, qui lui donne presque un aspect baroque (oui, oui).

L’album est pour l’instant -pas sûr que ça change- vendu dans un élégant coffret trois CD. Mais que trouve-t-on sur les deux autres ? Le deuxième disque contient des versions alternatives des morceaux -et rajoute Liza Jane, officiellement le premier titre enregistré par Bowie, on aurait aimé le trouver sur Toy– et le troisième contient des versions un peu plus acoustiques de l’album. Et si ce troisième disque est le bienvenu pour un gugusse comme moi qui aime bien les versions acoustiques, j’avoue que je ne comprends pas bien l’intérêt du deuxième… N’aurait-il pas été plus intéressant de fournir les versions originales des morceaux de Toy, celles enregistrées dans les 60’s et qui sont assez chiantes à trouver ?

Mais bref, trêve de palabres. Toy est un chouette album, qui va pas mal tourner chez moi, je le sens. Ça fait plaisir d’avoir du nouveau matériel signé David Bowie et je me prends à espérer que d’autres titres qui dorment sur des disques durs soient prochainement réveillés… Évidemment, ami lecteur, nous reparlerons de Bowie, prochainement, car il y a énormément de choses à dire !

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